Comment améliorer son DPE et valoriser son bien

10.11.2025

Temps de lecture : min

Points clés de l’article

  1. Le DPE évalue la consommation d’énergie et les émissions de GES (étiquette A à G) ; il influence la valeur du bien, la vente/la location et soumet les « passoires thermiques » à des interdictions progressives.
  2. Priorité aux travaux qui réduisent le besoin énergétique : isolation (combles, murs, fenêtres) en premier, puis ventilation adaptée, puis installation d’un système de chauffage performant.
  3. Actions efficaces selon l’objectif : mono-geste (isolation des combles, chauffe-eau thermodynamique, VMC) pour gagner une classe ; bouquet isolation + pompe à chaleur + ventilation pour gagner 2 classes ou sortir des classes F/G après audit.
  4. Budget indicatif 500–900 €/m² (ex. 25–45 k€ pour 50 m², 50–90 k€ pour 100 m²) ; aides principales : MaPrimeRénov’, primes CEE, éco-PTZ, TVA à 5,5 %, chèque énergie et aides locales — recours à des artisans RGE requis pour l’éligibilité.
  5. Maintenir les gains : entretien régulier des équipements (chaudière/PAC/VMC), pilotage des consommations (thermostats intelligents, offres spot) et fournir tous les justificatifs travaux lors du DPE pour éviter des valeurs par défaut.

Votre diagnostic de performance énergétique (DPE) vous préoccupe ? Vous entendez parler de "passoire thermique" et vous vous demandez si votre logement est concerné ? Comment transformer une étiquette F ou G en un atout pour votre bien immobilier, tout en réduisant drastiquement vos factures d'énergie ? La rénovation énergétique peut sembler complexe, mais elle est surtout une formidable opportunité d'améliorer votre confort, de valoriser votre patrimoine et de contribuer à la transition écologique.

Quels sont les travaux les plus rentables ? Quel budget faut-il prévoir et, surtout, comment mobiliser les nombreuses aides disponibles pour financer votre projet ? Découvrez comment rehausser le classement de votre logement, étape par étape.

Qu’est-ce que le DPE et pourquoi est-il si important ?

Créé en 2006 et profondément réformé en 2021 pour être plus fiable, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est bien plus qu'un simple document informatif. Il est devenu un véritable baromètre de la qualité d'un logement, obligatoire lors de toute vente ou mise en location. Il évalue deux aspects majeurs : la consommation d'énergie primaire (chauffage, eau chaude, éclairage...) et les émissions de gaz à effet de serre (GES). Le résultat est synthétisé par une étiquette unique, allant de A pour les logements les plus exemplaires à G pour les plus énergivores, souvent qualifiés de "passoires thermiques".

Comprendre cette classification est essentiel, car elle a des conséquences directes. Un bon DPE est un argument de poids sur le marché immobilier. Selon plusieurs études, 87 % des acheteurs considèrent la performance énergétique comme un critère important. Un logement classé A ou B se vend non seulement plus vite, mais aussi potentiellement plus cher qu'un bien équivalent classé F ou G. Pour les propriétaires bailleurs, l'enjeu est encore plus pressant. La loi Climat et Résilience a mis en place un calendrier strict d'interdiction de location des logements les plus énergivores.

ClasseConsommation énergétique (kWh/m²/an)Émissions de GES (kg éq.CO2/m²/an)AMoins de 70Moins de 6BDe 70 à 110De 6 à 11CDe 110 à 180De 11 à 30DDe 180 à 250De 30 à 50EDe 250 à 330De 50 à 70FDe 330 à 420De 70 à 100GPlus de 420Plus de 100

À noter

Depuis le 1er janvier 2023, les logements classés G+ (consommant plus de 450 kWh/m²/an) sont interdits à la location. Cette interdiction s'étendra à l'ensemble des logements G en 2025, puis aux logements F en 2028 et aux E en 2034. Anticiper ces échéances est crucial pour les investisseurs locatifs.

Quels travaux prioriser pour améliorer son classement DPE ?

Pour optimiser la performance énergétique d'un logement, il ne suffit pas d'accumuler les travaux. Il faut suivre une démarche logique pour garantir l'efficacité de chaque euro investi. La règle d'or d'une rénovation globale réussie est de procéder dans cet ordre : d'abord, on réduit le besoin en énergie (isolation), ensuite on assure un air sain (ventilation), et enfin, on installe un système performant pour couvrir le besoin restant (chauffage).

1. L'isolation : le bouclier thermique de votre logement

Avant même de penser à changer votre chaudière, il faut "mettre un manteau" à votre maison. Une isolation défaillante est la principale cause de déperditions de chaleur. Selon l'ADEME, dans une maison peu ou pas isolée construite avant 1974, les pertes se répartissent ainsi :

  • Toiture et combles : 25 à 30 %
  • Murs : 20 à 25 %
  • Fenêtres : 10 à 15 %
  • Planchers bas : 7 à 10 %

L'isolation des combles perdus est souvent l'opération la plus rentable. Rapide et relativement peu coûteuse, elle a un impact immédiat sur votre confort et vos factures. Pour les murs, deux options existent : l'isolation thermique par l'extérieur (ITE) est la plus performante car elle traite les ponts thermiques, mais l'isolation par l'intérieur (ITI) peut être une alternative. Enfin, remplacer de vieilles fenêtres à simple vitrage par du double, voire du triple vitrage, est indispensable pour achever l'enveloppe isolante du bâtiment.

2. Le système de chauffage : le cœur de votre performance énergétique

Une fois le logement correctement isolé, son besoin en chauffage diminue drastiquement. Il est alors temps de choisir un système de chauffage adapté à ce nouveau besoin, plus faible. Conserver une vieille chaudière surdimensionnée serait inefficace et coûteux.

Les solutions modernes les plus plébiscitées pour leur rendement sont celles qui utilisent les énergies renouvelables. La pompe à chaleur (PAC) air-eau est une excellente option pour remplacer une chaudière à gaz ou au fioul, car elle peut se raccorder au système de chauffage central existant. La PAC air-air (climatisation réversible) est également une solution, surtout dans les logements sans circuit de chauffage central. Pour ceux qui ont accès au bois, un poêle à granulés ou à bûches peut constituer un chauffage principal ou d'appoint très économique et performant.

Il est aussi important de noter que la réforme du DPE de 2021 a revu le coefficient de conversion pour l'électricité. Auparavant très pénalisé, le chauffage électrique est aujourd'hui mieux valorisé, car le mix énergétique français est largement décarboné (nucléaire et renouvelables). Ainsi, installer des radiateurs à inertie modernes, couplés à un thermostat intelligent, peut être une stratégie pertinente pour gagner une classe de DPE.

3. La ventilation : un allié souvent sous-estimé

Isoler, c'est rendre le logement plus étanche à l'air. C'est une bonne chose pour la chaleur, mais cela peut devenir un problème pour la qualité de l'air intérieur si la ventilation n'est pas adaptée. Une mauvaise aération entraîne une accumulation d'humidité et de polluants. Or, un air humide est plus difficile et plus long à chauffer, ce qui provoque une surconsommation d'énergie.

L'installation d'une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) est donc une étape cruciale après l'isolation. Une VMC simple flux hygroréglable adapte son débit en fonction du taux d'humidité, tandis qu'une VMC double flux, plus performante, récupère les calories de l'air vicié sortant pour préchauffer l'air neuf entrant, limitant ainsi les pertes de chaleur liées au renouvellement de l'air.

Conseil d'expert

Avant de réaliser votre DPE, rassemblez toutes les factures et les documents techniques des travaux d'amélioration que vous avez pu réaliser par le passé (changement de fenêtres, isolation, installation de chaudière...). Un diagnostiqueur ne peut pas deviner ce qui se cache derrière vos murs. Sans preuve, il utilisera des valeurs par défaut, souvent pénalisantes. Fournir ces justificatifs peut faire une réelle différence sur la note finale.

Gagner des classes DPE : stratégies et exemples concrets

L'objectif de gain de classes dépend de votre situation de départ et de votre projet (vente, location, confort personnel). Il est possible d'agir par étapes ou d'opter pour une rénovation d'ampleur.

Gagner une seule classe : les actions ciblées

Pour un gain rapide et un budget maîtrisé, certaines opérations "mono-geste" sont très efficaces. Si votre logement est classé E, par exemple, l'une de ces actions peut suffire à le faire passer en D :

  • L'isolation des combles perdus : C'est le chantier prioritaire qui peut faire baisser la facture de chauffage de 20 à 30 %.
  • Le remplacement du chauffe-eau : Changer un vieux cumulus électrique ("ballon d'eau chaude") par un chauffe-eau thermodynamique peut réduire la consommation électrique dédiée à l'eau chaude de 8 à 10%, ce qui a un impact direct sur le DPE.
  • L'installation d'une VMC performante : Comme évoqué, son rôle est essentiel pour l'efficacité globale du logement.

Viser un saut de deux classes ou plus

Pour passer d'une classe F à D, ou de E à C, un seul type de travaux est rarement suffisant. Il faut combiner plusieurs actions, ce qu'on appelle un "bouquet de travaux".

Par exemple, dans une maison chauffée à l'électricité, le remplacement des vieux convecteurs par une pompe à chaleur air-air performante, combiné à l'isolation des combles, est une stratégie très efficace pour gagner deux classes. Pour une maison chauffée au gaz ou au fioul, le simple remplacement de la chaudière par une pompe à chaleur air-eau peut parfois suffire à obtenir ce gain.

Passer de G à D : la rénovation d'ampleur

Sortir un logement de son statut de "passoire thermique" (classes F et G) pour l'amener à un niveau performant (classe D ou mieux) exige une approche globale. Il n'y a pas de secret : il faut systématiquement traiter les trois piliers de la rénovation :

  1. Isolation complète : Toiture, murs, planchers bas et fenêtres.
  2. Chauffage performant : Installation d'une PAC, d'une chaudière biomasse, etc.
  3. Ventilation efficace : Mise en place d'une VMC.

Ce type de projet, appelé "rénovation d'ampleur", doit être précédé d'un audit énergétique réglementaire. Cet audit, plus poussé que le DPE, propose plusieurs scénarios de travaux chiffrés et détaille les gains énergétiques attendus pour chaque scénario. C'est un outil indispensable pour planifier et financer une rénovation ambitieuse.

Quel budget prévoir et quelles aides pour alléger la facture ?

Estimer le coût des travaux de rénovation

Le budget d'une rénovation énergétique est très variable. Il dépend de la surface du logement, de son état initial, des matériaux choisis et de la complexité du chantier. Toutefois, on peut donner quelques ordres de grandeur. Pour une rénovation globale et performante, il faut compter entre 500 € et 900 € par mètre carré.

  • Pour un appartement de 50 m², le budget se situera entre 25 000 € et 45 000 €.
  • Pour une maison de 100 m², il faudra prévoir entre 50 000 € et 90 000 €.

Ces montants peuvent sembler élevés, mais il faut les voir comme un investissement. Ils augmentent la valeur du bien et génèrent des économies d'énergie substantielles année après année. De plus, de nombreuses aides financières existent pour réduire considérablement le reste à charge.

Attention

Pour être éligible à la quasi-totalité des aides financières, il est impératif de faire appel à un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l'Environnement). En plus de vous ouvrir les droits aux subventions, cela vous assure une installation de qualité et vous protège grâce à la garantie décennale de l'artisan.

Les aides financières pour concrétiser votre projet

L'État et les collectivités ont mis en place un écosystème d'aides robuste pour encourager les Français à rénover leur logement. Voici les principaux dispositifs :

  • MaPrimeRénov’ : Gérée par l'Agence Nationale de l'Habitat (Anah), c'est l'aide principale. Son montant est forfaitaire et dépend de vos revenus, de votre lieu de résidence et du type de travaux réalisés. Elle finance les travaux par geste (MaPrimeRénov' classique) ou les rénovations d'ampleur (MaPrimeRénov' Parcours accompagné).
  • Les Primes CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) : Versées par les fournisseurs d'énergie (comme les fournisseurs d'électricité, de gaz, etc.), ces primes sont cumulables avec MaPrimeRénov’.
  • L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : Il permet de financer le reste à charge de vos travaux sans payer d'intérêts, jusqu'à 50 000 € remboursables sur 20 ans.
  • La TVA à taux réduit de 5,5 % : Ce taux s'applique directement sur la facture de l'artisan RGE pour la fourniture du matériel et la main-d'œuvre.
  • Le chèque énergie : Attribué sous conditions de ressources, il peut être utilisé pour payer des factures d'énergie ou pour régler une partie des travaux de rénovation.
  • Les aides locales : De nombreuses régions, départements et communes proposent des subventions complémentaires. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou de votre agence France Rénov'.

Au-delà des travaux : maintenir et optimiser votre performance

L’entretien régulier de vos équipements

Un système de chauffage et de ventilation performant doit être entretenu pour le rester. L'entretien annuel de votre chaudière ou de votre pompe à chaleur est non seulement une obligation légale pour certains appareils, mais c'est aussi le garant de leur bon fonctionnement, de leur longévité et de leur rendement optimal. Pensez également à nettoyer régulièrement les bouches d'extraction et les filtres de votre VMC.

Piloter sa consommation pour aller plus loin

Un logement bien isolé et bien chauffé est un logement qui possède une grande inertie thermique. Il garde la chaleur en hiver et la fraîcheur en été. Cette caractéristique, au-delà du confort, ouvre la voie à une nouvelle forme d'optimisation : la flexibilité.

Imaginez pouvoir consommer votre électricité au moment où elle est la moins chère sur le marché, parfois même gratuite. C'est le principe des offres basées sur le prix "spot", qui facturent l'énergie à son coût réel, heure par heure. Dans un logement performant (bon DPE), vous pouvez par exemple programmer votre pompe à chaleur pour qu'elle fonctionne principalement la nuit, lorsque les prix sont bas, et accumuler de la chaleur que votre maison conservera sans effort pendant la journée. Votre consommation devient flexible, intelligente, et se découple des pics de demande nationaux. Cette approche, qui transforme une contrainte en opportunité, est la dernière étape pour maximiser vos économies, en ne payant que le "vrai" prix de l'énergie.

Améliorer le DPE de son logement est un projet vertueux à tous les niveaux. C'est un investissement qui augmente la valeur de votre patrimoine, vous met en conformité avec la loi, améliore votre confort de vie au quotidien et réduit durablement votre empreinte carbone et vos factures énergétiques. Grâce à un plan de travaux bien ordonné et aux nombreuses aides disponibles, transformer une passoire thermique en un logement performant est aujourd'hui un objectif accessible.

Combien coûte la réalisation d’un DPE ?

Le prix d'un DPE n'est pas réglementé et peut donc varier. L'ADEME estime qu'il faut compter entre 100 € et 250 €. Le coût dépend de plusieurs facteurs, notamment la surface du logement, son année de construction, sa localisation géographique et le diagnostiqueur choisi. Il est conseillé de demander plusieurs devis pour comparer les offres. Assurez-vous que le professionnel est bien certifié et assuré. Ce coût peut d'ailleurs être financé en partie par MaPrimeRénov' lorsqu'il est réalisé dans le cadre d'un audit énergétique pour une rénovation d'ampleur.

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